Objectifs de la journée et attentes des participants
La journée commence avec un temps pour faire connaissance les uns avec les autres.
Quatre questions sont posées une à une aux participants, qui se regroupent alors selon la réponse qu'ils ont choisi parmi les quatre proposées. Entre chacune des questions un temps de discussions et d'échanges a lieu, pour apprendre à se connaître.
La dernière question a permis à chacun d'exprimer ses attentes par rapport à la journée. Trois points ressortent des attentes exprimées :
Le premier concerne un questionnement autour du cadre entourant la relation entre tuteur et tutoré :
L'envie d'échanger ses pratiques sur la transmission du savoir a également été relevée :
Il a enfin été exprimé un besoin d'outillage dans l'accompagnement en tant que tuteur :
Vous trouverez ici les réponses à ces attentes, élaborées collectivement par le groupe de participants ...
Atelier 1 - J'ai appris quoi ? Comment ?
L'objectif de cet atelier est d'identifier les choses essentielles que l'on a apprises pour exercer son métier, et comment on les a apprises. L'exercice est effectué par groupe de trois, puis les productions sont réunies par métier.
Quatre sortes de métiers ont été sélectionnés : Directeur, Coordonnateur, Animateur, et Autres.
Pour le métier de directeur, le management et la compétence de gestion d'équipe ont été pointés :
La capacité à construire un projet répondant aux attentes est également vue comme un élément essentiel du métier :
Pour un coordonnateur, c'est la notion de partenariat qui a été largement évoquée :
La méthodologie de projet est également revenue à plusieurs reprises :
Et enfin pour le métier d'animateur, on retrouve les notions de projet au coeur du métier, avec la capacité à travailler en équipe, mais aussi avec le public :
On peut voir dans ces extraits que ce sont principalement l'action (ou la pratique) et l'échange qui sont cités comme moyens d'apprentissage. Ces témoignages concordent avec l'idée développée par Odile Jousselin durant cette journée, qui est qu'on apprend bien plus dans l'action qu'en formation. Rendez-vous à la section Apport 1 - Le modele 70-20-10 pour la suite de la journée et plus d'informations à ce sujet !
Bonus
Voici quelques images prises tout au long de la journée et qui, on l'espère, rendront fidèlement compte de l'ambiance qui régnait ...
Journee des tuteurs
La cinquième édition de la Journée des Tuteurs organisée par Trajectoire Formation a eu lieu le mardi 17 Février 2015.
Cette journée, dont l'intitulé était "Appendre autrement : le défi du tuteur", fut animée par Odile Jousselin, consultante à l'Agence de Développement.
Apport 1 - Le modèle 70-20-10
L'idée principale de ce modèle développé dans les années 1980 est d'affirmer que ce que nous utilisons dans notre travail a été principalement appris dans l'action (à 90% d'après les personnes ayant réalisé l'étude). C'est par ailleurs les situations qui comportent des difficultés et qui sont vues comme des défis qui sont les plus apprenantes.
C'est ensuite dans les échanges, avec nos collègues, nos responsables, que l'on peut apprendre. Enfin, la formation dite "formelle" (écoles, universités, ...) représente 10% de ce que l'on a appris pour exercer notre métier.
Cette analyse met encore plus l'accent sur le rôle que joue le tuteur dans le processus d'apprentissage : il se situe en effet à la fois dans l'apprentissage par l'action et par les échanges. C'est tout au long de ces 90% qu'il intervient comme facilitateur d'apprentissage.
Atelier 2 - Vivre un transfert de compétences
Cet atelier permet de faire prendre conscience aux participants de la difficulté que peut représenter un transfert de compétences si l'on utilise pas une méthode adéquate.
Pour réaliser cela, il a été proposé aux participants de se mettre par petits groupes, avec à chaque fois un expert et au moins un élève. L'expert avait pour mission d'apprendre à son ou ses élèves un petit savoir-faire, tel que le nœud de cravate, le tricot, la danse du Madison, ...
Après cette expérience, une mise en commun permet de se rendre compte de la difficulté de transmettre quelque chose que l'on a suffisamment intégré pour ne plus avoir besoin d'y réfléchir en le faisant. C'est justement parce qu'on est expert que l'on pourrait être le plus mal placé pour transférer son expertise : pour un savoir donné, 20% sont accessibles à la conscience de l'expert (et peuvent donc être transmis sous la forme d'aide-mémoires, de procédures, de formations explicites, ...), tandis que 80% de l'expertise est faite de connaissances implicites, dont on a pas forcément conscience (et est généralement transmise en partageant une expérience, en donnant un coup de main, ...).
Pour permettre une transmission efficace d'un savoir-faire au tutoré, il est important de revenir sur ce qu'est un transfert de compétences :
Un transfert, à la différence d'une formation, se déroule pendant que l'action est effectuée, et concerne donc des connaissances spécifiques liées au contexte. On ne sait pas précisément quand la démarche se terminera, mais on connaît les résultats attendus avec des objectifs de performance à atteindre si le transfert s'est bien déroulé.
Quant aux compétences, elles sont formées à la fois par des connaissances, que l'on acquiert généralement en formation, dans les livres, ... et d'expériences vécues dans les situations. Il faut voir les connaissances comme les ingrédients de la compétence, et l'expérience comme leur mise en œuvre dans un contexte particulier, pour un résultat précis.
Etant donné l'importance de l'apprentissage par l'action ou les échanges montrée par la modèle 70-20-10, il est important de mettre en place des transferts de compétences les plus efficaces possibles. Pour cela, Odile Jousselin a livré aux participants deux outils pour favoriser l'apprentissage, le premier se situe dans l'action, le second dans les échanges. Le secret de ces outils vous est révelé dans la section Apport 2 - Outils pour un transfert de compétences.
Atelier 3 - Se mettre en action
L'après-midi de cette journée est consacrée à un atelier permettant de chercher des applications concrètes à tout ce qui a été vu dans la matinée.
Pour cela, des groupes de trois sont constitués dans un premier temps : chaque groupe a pour but de proposer aux autres participants une action ou une situation sur laquelle travailler. Les situations pouvant se recouper sont réunies et les précédents groupes se rassemblent pour en former 5 plus grands. Chaque groupe travaille sur sa situation selon les consignes suivantes :
Voici le travail produit par les groupes après plus d'une heure de dur labeur...
Le premier groupe avait pour objet de travail : Comment structurer les observations pour qu'elles soient plus apprenantes pour le tutoré et plus enrichissantes pour le tuteur ?
Le second groupe travaillait sur : Identifier des temps pour faire le point et comment rendre cela apprenant ?
Le troisième groupe partait d'une situation où un stagiaire arrivait dans une structure en tant qu'animateur CLAS. Comment alors utiliser l'outil 1 recette pour un transfert de compétences dans ce dispositif CLAS ?
Le quatrième groupe quant à lui réfléchissait sur : Comment faciliter l'intégration au sein de l'équipe ?
Enfin, voici la production du cinquième groupe :
Après ce temps de réflexion, les groupes sont mélangés pour en former de nouveaux, avec à chaque fois au moins un représentant des anciens groupes. La consigne est en effet de passer devant chacun des travaux produits précédemment et d'en discuter dans le nouveau groupe, en s'appuyant sur le ou les représentants pour présenter le travail effectué.
Apport 2 - Outils pour un transfert de compétences
Outil 1 : Recette pour transférer - Aider l'apprentissage dans l'action
Le premier outil est à utiliser pendant la réalisation d'activités, et explique le processus à suivre si on veut que l'action soit apprenante :
Outil 2 : Le Pourquoi/Comment - Aider l'apprentissage dans l'échange
Le second outil s'intéresse à comment rendre apprenant des échanges entre tuteur et tutoré concernant la vision que chacun possède d'une activité, du métier, d'un sujet donné, ...
Il s'agit à la fois pour le tutoré et le tuteur de rendre explicite tous les postulats qui guident inconsciemment leur actions. Cela permet au tuteur de donner des repères plus explicites et au tutoré de mieux comprendre ce qu'il fait et d'ajuster ainsi ses actions selon les postulats qu'il détient :